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RESTRICTION CALORIQUES ET CONSEQUENCES PSYCHOLOGIQUES

Attention à une trop forte restriction CALORIQUE!



Les régimes, ça fonctionne?


Adhérer à un régime dans le but de perdre du poids est une pratique courante. Limiter ses apports de certains aliments jugés comme étant engraissant apparait tout à fait logique dans l’optique de perdre du poids. Cette idée fait d’ailleurs partie de nos mœurs. Voici ce que révèlent les données scientifiques.


La restriction : une forme de régime cachée et omniprésente


Un régime sous-entend une restriction. Toutefois, il n’est pas nécessaire d’adhérer à un régime pour présenter un certain niveau de restriction. Bien des gens aujourd’hui participent à une forme de régime caché qui est la « restriction ». Elle peut être calorique ou cognitive. La restriction calorique se manifeste lorsque la personne limite réellement ce qu’elle mange. La restriction cognitive correspond à l’intention de contrôler la quantité des apports alimentaires ou le choix de ses aliments afin de maigrir ou de maintenir son poids [1].

Cette seconde forme de restriction est davantage psychologique et elle suscite un sentiment de privation. Elle n’entraine pas nécessairement une réelle réduction calorique. Il résulte de la restriction cognitive que les aliments sont classés en deux catégories soit les bons/ceux santé versus les mauvais/les en-graissants. Une personne en restriction cognitive peut, par exemple, considérer que la carotte est un bon aliment et que le chocolat ou les croustilles sont des mauvais aliments. Pourtant, on peut grossir en mangeant que des carottes et maigrir en mangeant que du chocolat!


La restriction est donc parfois subtile. C’est, par exemple, opter pour le yogourt 0 % de matières grasses, alors que nous préférons l’onctuosité des autres yogourts. La restriction pour certains, consiste à faire attention toute la semaine et avoir un cheat day. Le cheat day est la journée de la semaine où il n’y a plus de privation.

Bref, la restriction s’est sournoisement emparée de bien des personnes. Il s’agit maintenant de la norme quant à la façon de se comporter avec la nourriture. « Plus personne ne fait de régime, mais tout le monde fait attention [2] ».


Le visage caché des régimes et de la restriction

Les régimes et la restriction entrainent un cercle vicieux. Je m’explique… Quand on se restreint, on s’empêche de manger librement et en respectant son corps. Si je me dis que je ne devrais pas manger trop de chocolat et bien je risque de penser au chocolat toute la journée. La pensée du chocolat pourrait devenir obsédante. Si je cède et que je me permets un morceau, je risque de me sentir coupable, car j’ai outrepassé la limite que je m’étais initialement autorisée. Le fait de dépasser cette limite favorise la culpabilité et augmente le risque de surconsommation. La personne peut se dire « tant qu’à y être, étant donné que j’ai déjà gâché ma journée

». Cette désinhibition entraine une perte de contrôle alimentaire. La personne mangera le chocolat sans pouvoir le déguster, y prendre plaisir et elle en mangera au-delà de ses besoins. La restriction c’est comme dire à un enfant de ne pas faire X. Lorsque vous aurez tourné le dos, il fera X. Ce qui est interdit est tellement plus alléchant. Bref, le régime et la restriction instaurent un état de privation qui favorise les excès alimentaires. Sachez que si un régime n’apporte pas les résultats escomptés, ce n’est pas dû à un manque de volonté.


Une équipe de chercheurs a révisé une panoplie d’études portant sur l’efficacité des régimes. Ils parviennent à trois conclusions.

  1. ️Premièrement, les régimes entrainent une perte de poids à court terme[3].

  2. ️Deuxièmement, les pertes de poids découlant des régimes ne sont pas maintenues au long terme [3].

  3. ️Troisièmement, non seulement les régimes ne sont pas efficaces, mais ils sont associés à un gain de poids [3, 4].


Au moins un tiers à deux tiers des personnes qui font un régime regagnent finalement davantage de poids que ce qu’elles ont perdu [3].


Ces auteurs avancent également que dû à certains biais méthodologiques, ces études sous-estiment probablement l’effet contreproductif des régimes. Le nombre réel de personnes qui pèsent plus qu’elles ne pesaient avant de faire un régime pourrait donc être significativement plus élevé. En fin de compte, si quelqu’un désire engraisser vaut mieux qu’il adhère à un régime!



Notes personnelles:

Il ne faut pas voir uniquement par la calorie, mais la choix d'aliments saint. Catégoriser les aliments n'est pas discriminatoire, c'est une méthode pour mettre en avant les aliments saints, et de temps en temps pouvoir se faire plaisir, car la compréhension que l'alimentation se fait sur une vie, et non pas une semaine de diète est le plus important. Ce qui est bon pour toi aujourd'hui, ne le sera peu être plus dans 10 ans...



Références:


Markowitz, J.T., M.L. Butryn, and M.R. Lowe, Perceived deprivation, restrained eating and susceptibility to weight gain. Appetite, 2008. 51(3): p. 720-722.

Zermati, J.-P., Maigrir sans régime. 2011, Paris: Odile Jacob. 440.

Mann, T., et al., Medicare’s search for effective obesity treatments: diets are not the answer. The American Psychologist, 2007. 62(3): p. 220-233.

Field, A.E., et al., Relation between dieting and weight change among preadolescents and adolescents. Pediatrics, 2003. 112(4): p. 900-906.

Cook-Cottone, C.P., E. Tribole, and T.L. Tylka, Healthy eating in schools: Evidence-based interventions to help kids thrive. 2013, Washington, DC: American Psychological Association. 285.

Tribole, E. and E. Resch, Intuitive eating. 2012, New York: St. Martin’s Griffin. 369.

Camilleri, G.M., et al., Intuitive eating is inversely associated with body weight status in the general population-based NutriNet-Santé study. Obesity, 2016. 24(5): p. 1154-1161.

Denny, K.N., et al., Intuitive eating in young adults. Who is doing it, and how is it related to disordered eating behaviors? Appetite, 2013. 60: p. 13-19.

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